mercredi 20 août 2014

Trois visages pour une histoire


Du cote d Orouet

Du cote d Orouet















Comment créer de l'Universel ?


Ce fût un moment de suspension hier soir à la Filmothèque, un moment rare  avec Du côté d'Orouët de Jacques Rozier. Son film est lumineux. Pour moi ce fut une découverte. Je ne l'avais jamais vu, et à vrai dire je n'en avais pas vraiment entendu parler. 

La semaine dernière, à la sortie de la projection d'Adieu Philippine, le patron de la Filmothèque m'a demandé si j'avais vu "Maine Océan", nous avons un peu parlé et puis il a ajouté "J'adooooore Rozier" avec quelques vibrations dans la voix, ce fût un moment fort, et puis il a ajouté à propos de Jacques Rozier "comme il fait un film tous les 10 ans, on a le temps de les voir." 

Comme une piqûre à vif, j'ai pris conscience de la chance que l'on avait de revoir sur grand écran les films de Rozier entre deux séances de Paris Plage à quelques mètres. Et qu'il ne fallait en manquer aucun !   

    "J'adooooore Rozier" 

Donc mardi, ce fût, Paris vu par, et   Du côté d'Orouët. Les vacances de trois secrétaires qui partent fin août dans la maison de famille de l'une d'elle au bord de la mer. 


Du côté d'Orouët



Le film est extraordinaire, une tranche de vie, filmée à la perfection. A aucun moment on ne saurait deviner ce qu'il va arriver et pourtant le film est comme un album de photos de vacances. C'est simple, vrai, et universel. Aujourd'hui il est impensable, de faire un film qui serait un portrait de trois jeunes secrétaires en vacances. 

Rozier filme ce qui est "normalement" coupé dès l'écriture. Les petits moments de vie qui ne font pas avancer l'histoire, mais qui participent au portrait de chacune. Celle qui met des bigoudis, celle qui écrit des cartes postales, celle qui ne fait pas à manger, ou celle qui ne dort pas côté mer, car le bruit des vagues, l'empêche dormir, celles qui aime le chocolat, et celles qui ne veulent pas faire la vaisselle. A travers trois portraits, il filme toutes les femmes. Jacques Rozier fait à partir du quotidien et de l'intime, une histoire de vacances à trois. A départ on les identifie mal, puis chacune apparait différente quand les garçons arrivent. Ils sont deux, elles sont trois. 

Il ne s'agit pas de "chroniques", car on sait dès le départ que les vacances ne durent qu'un temps, et qu'elles sont uniques. Fin août, début septembre.

Du côté d'Orouët

Du côté d'Orouët

Ce qui est merveilleux, comme dans les Bonnes Femmes de Claude Chabrol est de dessiner le portrait de vendeuses ou de secrétaires pour en faire des héroïnes, elles dont on ne parle d'habitudes jamais. Elles sont belles et attachantes. Et on se dit que l'on a envie de revoir très vite le film. 




dimanche 17 août 2014

Carnet de croquis d'Eric Rohmer


Dans la tradition des Baigneuses, mais cette fois en bikini, Eric Rohmer nous dévoile, Haydée sur la plage.


vendredi 15 août 2014

Jean Renoir, fils d'Auguste "Chaque film est un Portrait"

 (...) "Picasso a certainement observé davantage de visages que quiconque et je suis persuadé qu'il ne les regardait pas comme un photographe. Il s'interrogeait toujours sur la façon dont il pourrait les dessiner. La plupart des gens ne regardent pas un visage très longtemps; ils ont tendance à détourner leur regard. Mais quand vous faites un portrait, c'est tout le contraire. Rembrandt a réussi à mettre dans ses visages bien plus que ses prédécesseurs ou ses successeurs, tout simplement parce qu'il voyait davantage. Il contemplait avec ses yeux et son coeur." Conversations avec David Hockney (page 84) 




Pablo Picasso. La femme qui pleure 3. 1937 year



La femme qui pleure avec mouchoirLa femme qui pleure au foulard



Regarder longuement pour dessiner, peindre ou filmer. 




Ici Dominique Laffin filmée par Jacques Doillon 
dans son film La Femme qui pleure. 

la femme qui pleure jacques doillon Dominique Laffin Dominique Laffin _03


Jean Renoir, fils d'Auguste disait chaque film est un Portrait, il avait raison. 


la femme qui pleure jacques doillon Dominique Laffin Dominique Laffin _04


la femme qui pleure jacques doillon Dominique Laffin Dominique Laffin _05


Serge Daney "Elle eut ce terrible privilège de ressembler personnellement à un moment collectif de l’histoire des femmes dans le cinéma. Ce furent son corps lent, l’extraordinaire mobilité de son regard, sa voix lasse et son visage lunaire qui marquèrent - pour trop peu de temps – le cinéma français. Nous l’aimions beaucoup." 

https://www.facebook.com/notes/jacques-doillon/dominique-laffin-la-femme-quon-pleure-par-serge-daney/294098177890



http://www.emmerdeur.ro/2013/10/octombrie-e-special-les-visages-du-film.html



mardi 12 août 2014

Question d'identité David Hockney



La trouvaille de 






                                                   # Merci 


1920: les maillots de bain étaient mesurés sur les plages


Se dévoiler (En Maillot de bain chez Doillon et Pialat)

Je navigue entre Swimming Studies de Leanne Shapton, Conversations avec David Hockney, et Métroland de Julian Barnes










       

                         

                                              



 Je repense à Maurice Pialat pendant le montage de Van Gogh, quand je lui ai dit que le maillot de bain du Docteur Gachet faisait film d'époque, lui qui adorait Seurat et avait pris un petit personnage du tableau comme modèle. Ce fut une coupe montage... Il se croyait et se voulait "avant-gardiste" en matière de maillot de bain. Il m'a fait un grand cours "Nous ne vieillirons pas ensemble" le maillot de bain deux pièces de Marlène Jobert dans la séquence de fin. "Passe ton Bac d'abord" regarde la bête qui est en moi (le maillot de bain une pièce avec un lion sur le ventre) Sandrine Bonnaire dans "A nos Amours". Pour lui c'était évidemment très important comme pour tous les réalisateurs issus de la classe modeste "voir la mer" les congés payés.

Il fût horrifié quand on lui a dit avec Sylvie (sa femme)  que personne ne verrait jamais ça dans son cinéma, personne ne percevrait ce travail de fond sur le maillot de bain lui et puis on a rajouté que toute manière on ne mettait plus de haut de maillot de bain, il a eu soudain  la peur d'être daté #MauricePialat J'ai eu la même conversation avec Jacques Doillon, et Dominique Dominique Besnehard l'explique très bien dans le Bonus de La Drôlesse sur la jupe de Mado. Jacques Doillon a insisté pour avoir une jupe simple. Il faut faire attention a ne pas rendre les films invisibles dans le temps, car trop démodés. Pas de billets, pas de journaux, pas de costumes à la mode. 

Jacques Doillon : " Seuls les sentiments ne se démodent pas ! "





La conversation fut longue avec Maurice Pialat dans l'après-midi et très manquante pour moi,  il s'est énervé en prétextant sur le même terrain que Jacques Doillon "Plus on montre son cul, plus on cache ses sentiments" Il ne comprenait pas que les jeunes gens aient tant de problèmes à dire leur sentiment simplement, et qu'ils osent se montrer presque nus pour brouiller les cartes. C'est en vrai un super sujet de film. Je vais ressortir mes notes. 


Et puis je pense à "La Fille de 15 ans" de Doillon, le film où j'ai vu Jacques Doillon pour la première fois en vrai.






vendredi 8 août 2014

Portrait de La Modernité signé Gisèle Freund




Berühmtestes Zeugnis von Freunds kritischer Reflexion sind ihre fotografietheoretischen Schriften: "James Joyce in seiner Wohnung in der Rue Edmond-Valentin", Paris, 1939 (© IMEC, Fonds MCC, Vertrieb bpk/ Foto: Gisèle Freund)








Die Balance zwischen Theorie und Praxis, ihre ­Genauigkeit und der kritische Ansatz – Freund entwickelte die Bildnisse ­immer aus dem jeweiligen Lebens- und Arbeitsumfeld der Porträtierten – brachte ihr den Titel "Soziologin mit der Kamera" ein: "Virginia Woolf am Tavistock Square", London, 1939 (© IMEC, Fonds MCC, Vertrieb bpk/ Foto: Gisèle Freund)









Eine Ausstellung in der Berliner Akademie der Künste gibt noch bis zum 10. August Einblick in das Werk von Gisèle Freund: "André Breton in seiner Wohnung in der Rue Fontaine von Salvador Dalis Gemälde 'Guillaume Tell'", Paris, 1965 (© IMEC, Fonds MCC, Vertrieb bpk/ Foto: Gisèle Freund)


Archives de l'IMEC #Normandie 
http://www.art-magazin.de/fotografie/73112/gisèle_freund_berlin?cp=2




Une fraction de seconde pour l'éternité, Portraits de Gisèle Freund

Dans un coin de livre, j'ai lu un jour à propos de Gisèle Freund, que faire des photos couleurs coutait horriblement cher, la pellicule et le tirage. Il y avait donc très peu de prises. A chaque fois que je regarde une photo qu'elle a prise, je pense à la mise en scène qu'elle a dû organiser pour saisir ces instants uniques, une fraction de seconde pour l'éternité.



 Simone de Beauvoir, 1952 by Gisele Freund
(via travellinglight:curate:materialworld:fieldreport:Art)
    Gisèle Freund: "Simone de Beauvoir", 1952



Gisèle Freund: "Simone de Beauvoir", zurück aus China, ca, 1955




François Mitterrand par Gisèle Freund, en 1981Le Leica d'Henri Cartier-Bresson

jeudi 7 août 2014

Rien ne distingue les souvenirs des autres moments. It's only later that they're revealed with their scars.


Permalien de l'image intégrée

Rien ne distingue les souvenirs des autres moments; It's only later that they're revealed with their scars. La jetée

posté sur twitter 13:29 - 14 mars 2014 et re-publié aujourd'hui 

Des nymphéas de Monet aux piscines de David Hockney


Portrait of Nick Wilder 
1966 (100 Kb); Acrylic on canvas, 183 x 183 cm (72 x 72 in); Private collection 





Les piscines de David Hockney. Californian Swimming Pools


Quand on pense à David Hockney, vient immédiatement à l’esprit la série des piscines.
L’homme a pourtant derrière lui une belle carrière d’artiste peintre complet ; mais de même que Monet est invariablement associé à ses bassins aux nymphéas, Warhol à ses Marilyn et Van Gogh à ses iris, Hockney, lui,  a ses piscines…Et pourtant il n’en a réalisé que peu, environ une dizaine.
L’œuvre de Hockney sur les piscines nous plonge, c’est le cas de le dire, dans l’univers de Californie dépeint par l’imaginaire collectif : Un ciel parfaitement pur et azuréen jusqu’à la saturation, des palmiers, des maisons basses et modernes, ouvertes sur le jardin, des couleurs pastels… et des piscines  toujours des piscines…
La plus célèbre de toutes est probablement  A Bigger Splash. Cette toile est conservée à la Tate Gallery de Londres depuis 1981.
A Bigger Splash reprend bon nombre des codes cités plus haut, et une chaise de producteur nous rappelle en plus que Hollywood n’est jamais bien loin…
Pour l’anecdote, la source de Hockney fut une publicité, trouvée dans un ouvrage consacré à la construction des piscines et l’on raconte que Warhol, séjournant chez Hockney, lui suggéra l’idée.
Comme je ne trouvais aucun site dédié aux piscines de Hockney, je me suis essayé à une petite revue de détail. Elles sont presque toutes là :
A Bigger Splash, 1967
A Bigger Splash, 1967
California, 1965
California, 1965
 Portrait of an Artist (Pool with Two Figures), 1971. 214 x 304.8 cm
Portrait of an Artist (Pool with Two Figures), 1971. 214 x 304.8 cm
Day Pool with Three Blue, 1978, 183 x 218 cm
Day Pool with Three Blue, 1978, 183 x 218 cm
La gerbe d'eau, 1966. Acrylique sur toile, 183 x 183 cm
La gerbe d’eau, 1966. Acrylique sur toile, 183 x 183 cm
Portrait of Nick Wilder, 1966. Acrylique sur toile, 183 x 183 cm
Portrait of Nick Wilder, 1966.
Acrylique sur toile, 183 x 183 cm
Piscine et marches. Le nid du duc, 1971. Acrylique sur toile, 183 x 183 cm
Piscine et marches. Le nid du duc, 1971. Acrylique sur toile, 183 x 183 cm
Peter sortant de la piscine de Nick, 1966. Acrylique sur toile, 214 x 214
Peter sortant de la piscine de Nick, 1966. Acrylique sur toile, 214 x 214
Il n’y a pas eu énormément d’éditions de posters. De ce fait il reste peu d’affiches des piscines Hockney en circulation,  j’ai la chance d’en avoir une au mur de mon bureau. "Le plongeur" fut édité en 1990 chez Graphique de France, Boston.
Le plongeur, 196?
Le plongeur, 196?
Petite curiosité : En 1968 Hockney fut commissionné pour peindre la piscine de l’hôtel Roosevelt de Los Angeles. La piscine est toujours en service à ce jour.
Contenu créé par Papelitho.bleuhttp://www.ebay.fr/usr/papelitho.bleu
Hockney au travail dans la piscine de l'hôtel Roosevelt
Hockney au travail dans la piscine de l’hôtel Roosevelt










http://limagesurlemur.wordpress.com/2013/04/14/les-piscines-de-david-hockney-californian-swimming-pools/